Qui sommes-nous
Fondée en 2011 par des personnes engagées bénévolement auprès d’une population exilée vivant dans les campements sur le canal Saint Martin, autour de la place Stalingrad et ailleurs dans le nord est de Paris, Kolone a continué au fil des années de proposer des cours de français aux nouveaux arrivants sur le territoire, quand la langue est le premier obstacle à la vie quotidienne.
Comment assimiler une langue aussi difficile que le français quand on vit dans l’incertitude et la précarité ? Comment ne pas se décourager quand on n’a pas fréquenté d’école depuis des années ? Comment se concentrer quand on est confronté à de multiples angoisses sur sa situation ou celle de ses proches ? Qu’on ne dort pas la nuit ? … L’incertitude du séjour est pour beaucoup le premier frein.
Nos réponses : confier la pédagogie à un enseignant professionnel, faire des cours qui durent toute l’année scolaire parce que les apprentissages sont très lents et que l’école socialise ; veiller dès la rentrée et tout au long de l’année à créer et maintenir des classes de niveau homogène en étant exigeant sur le positionnement linguistique ; proposer de passer des diplômes d’État (les DELF), c’est à dire essayer d’offrir les meilleures conditions d’apprentissage, les conditions d’une école. Tout en continuant d’accueillir les personnes de façon inconditionnelle, à peu près gratuite, la sélection ne se faisant que sur le linguistique (a minima, maîtriser l’alphabet latin).
Passée l’urgence humanitaire, passée la phase la plus aigüe dans la crise d’adaptation à une société nouvelle, c’est un monde commun que les personnes en exil et nous-mêmes fabriquons, et Kolone travaille à cette lente construction, où l’on sait que le partage de la langue française est fondamental.
Nous ne savons plus que faire face aux politiques migratoires européennes, sinon nous associer à toutes les voix qui dénoncent, témoignent, accusent. Nous savons à peu près quoi faire sur le terrain, c’est donner des moyens à ceux qui sont là, et parmi ces moyens, leur donner la parole, condition insuffisante mais primordiale pour commencer à devenir un sujet libre ici.
L’EQUIPE
Écrivain
Consultant en droit de l'achat public, travaille pour les pays en développement
Ancienne élève de l'association
Soutiens : bénévoles pour l’enseignement du français, l’accompagnement du public ; stagiaires en FLE
Intervenants : artistes pour les activités culturelles (graphisme et typographie, reliure, cinéma, danse, musique, atelier d’écriture)
Au printemps 2021 Kolone s’installe dans un nouveau local situé Boulevard d’Algérie dans le 19e, dans un quartier Politique de la Ville. A suivre !
Les statuts de l’association STATUTS 2019
Le rapport d’activité 2019 RA 2019KOLONE M
Le Bureau de l’association
INTERVENTIONS ET MÉDIAS
Lacan Tv: de l’école de la cause freudienne
« Pourquoi Kolone s’appelle Kolone, et comment enseigne-on le français aux nouveaux arrivants? « Emmanuelle Gallienne sur Lacan TV, dans Champ-Contrechamp, Désir ou Dressage : qu’est-ce qui est de l’ordre du désir, qu’est-ce qui est de l’ordre du dressage, lorsqu’il s’agit d’apprendre une langue complètement étrangère et que l’on a tout quitté, ou tout perdu ? Apprendre dans ces circonstances – avec une visée d’intégration – comporte de fait une certaine violence et pourtant l’espace des cours, loin des guichets administratifs, peut paradoxalement rester un seuil hospitalier aux trébuchements de la langue. »
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Kolone, histoire d’un nom
Dans l’antiquité grecque, Colone ou Kolone était un faubourg de la cité d’Athènes, un lieu paisible où les étrangers trouvaient accueil et protection avant que la cité ne leur donne l’hospitalité. C’est toute l’histoire de la dernière tragédie de Sophocle, Œdipe à Colone. Se tenir au seuil pour accueillir ceux qui viennent d’arriver, tel est l’engagement de l’association Kolone.
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